Rissergues, archéologie dans le Cantal
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Site dédié à la promotion du hameau médiéval de Rissergues, commune de Malbo (Cantal, Auvergne)
Rissergues, un hameau de l'an Mil à Malbo
Le site de Rissergues, situé à 1285 m d'altitude, fut découvert lors d'un programme de recherches archéologiques commencé en 2001. Ce programme avait pour but de mieux connaître l'histoire de l'occupation de la planèze sud du Cantal, notamment au cours de la période médiévale.
Une montagne intensément occupée
L’an mil correspond indiscutablement à une phase d’intense occupation de la planèze. Mais aussi à une période où les hommes construisaient en pierre et enterraient partiellement les maisons, ce qui a permis la conservation des bâtiments. De cette époque (XI-XIIè siècle), datent de nombreux sites, tous situés en dessous de 1290 m d’altitude, là où la culture était possible. Les vestiges les plus spectaculaires sont des hameaux, comme celui de Rissergues à Malbo. Certains regroupent jusqu’à 12 bâtiments (la Montagne du Bouyssou, Pailherols). Ce patrimoine est d’un intérêt extraordinaire, car ces témoins ont disparu dans les zones de plaine. Il y avait aussi de plus petits groupes d’habitation, et également des fermes isolées, dont deux ont été fouillées (à Vixouze et à Peyre).
Relevé topographique de l'ensemble du hameau de Rissergues. Les structures fouillées et sondées sont 699-1 et 699-2
Un habitat permanent, contre vents et neige
Le hameau se situe au dessus du village actuel de Polverelles. Cinq bâtiments, entourés d’aménagements divers typiques des sites médiévaux (chemin, rases, murs de terrasses de culture, jardins) ont été comme fossilisés dans le paysage sur près de 6 hectares. Des sondages ont eu lieu en 2010 et 2011 et ont concerné les deux édifices voisins situés au centre (bâtiments 699-1 et 699-2).
Les deux bâtiments ont été construits sur le même modèle : l’intérieur est creusé et entouré d’épais murs en pierres, qui supportaient une charpente en bois recouverte de chaume et de lauzes en pierre (toiture mixte). Des murs et des blocages externes servaient à conforter les murs de la maison et à améliorer l’isolation thermique, dans un environnement plutôt rude, surtout en hiver. Tous les bâtiments devaient avoir un étage, sans doute utilisé comme grenier.
Une datation au carbonne 14 réalisée sur des charbons de bois provenant de la charpente nous indique que ce hameau a été construit entre 900 et 1030 de notre ère. Sa durée de vie a sans doute été courte, et les bâtiments ont subi un incendie dont les raisons restent à ce jour inconnues.
Bâtiment 699-1 : ci-dessus photo de la pièce 2 avec sa rigole d'évacuation protégée; ci-dessous plan d'ensemble de l'édifice
Deux bâtiments aux fonctions différentes
L’édifice n° 1 comportait deux pièces (plan 1), reliées par un couloir. La pièce la plus grande, vide de tout objet et dotée d’une rigole d’évacuation, était sans doute une étable. La rigole continuait sous la seconde pièce, plus petite, qui possédait d'ailleurs un escalier (photo n°1). Elle était probablement réservée aux hommes, atelier ou habitation. Le bâtiment voisin (n° 2) était assurément une habitation (photo n°2), où l’on faisait la cuisine sur une plaque foyère centrale (photo n°4). La fumée s’échappait au travers du toit. Un long couloir servait d'entrée : il avait probablement une fonction de sas thermique, ce qui permettait d'améliorer l'isolation. Ces bâtiments montrent que les paysans du Moyen-Âge vivaient là toute l’année, cultivant et élevant des animaux domestiques.
Ci-contre : photographie du foyer du bâtiment 699-2 en cours de fouille
Ci-dessous : céramique écrasée en place près de ce foyer, proposition de reconstitution en bas à gauche.
Ci-dessous : maquette proposant une reconstitution du bâtiment 699-2
Bâtiment 699-2 en cours de fouille
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